« Alors un peu ça va, mais pas trop.
On me l’a bien dit quand j’étais petite, méfie-toi, c’est pour ça que je me méfie.
Et puis la vie risque de passer et je n’y aurais vu que du feu. On ne fait pas toujours ce qu’on veut. » 

Mary’s habite un appartement de notre quartier, nous la croisons souvent dans la rue, on peut l’apercevoir à sa fenêtre qui reste allumée tard dans la nuit. Mary’s est seule chez elle. Elle attend son amant, Jean-Louis Maclaren… 

De cette  attente surgit la parole, des bribes, des souvenirs, embrouillamini, chaos, désordre de la pensée galopante dans lequel elle tente de se frayer un chemin. Dans un espace intime, fragile comme un radeau de survie, Mary’s lutte, se bat, trébuche et se relève encore. Elle se raconte avec la candeur d’une adulte encore enfant, parole drôle et émouvante, poétique et grinçante, d’une femme à la recherche d’elle même. Le spectacle convoque la lumière, la musique, le corps et les mots pour dire la folie et les solitudes de notre monde contemporain.

L’écriture de Serge Valletti doit beaucoup au goût de la conversation dont font preuve ses personnages, volontiers prolixes et toujours prêts à fournir nombre de détails. Cette loquacité s’accompagne souvent d’une logique obstinée, si bien que les textes de Serge Valletti rompent avec le paysage théâtral contemporain et qu’on pourrait le classer du côté des auteurs comiques. Souvent son humour se double d’une nostalgie secrète, d’une quête intime qui rend son univers très particulier.